Tout à commencé le 25 juin 2016 à 3h20 lorsque j’ai appris la nouvelle qui allait bouleverser notre vie. Après 3 fausses couches en moins d’un an, des remises en questions, des centaines d’euros dépensés pour des tests d’ovulation et grossesse (ne me remerciez pas Clearblue…), des moments d’espoir et des tonnes de prières, j’apprenais que je portais la vie. Je connaissais déjà ma date de conception et surtout mon poids ce jour là pour le plus grand bonheur de mon gygy. Le 9 juin 2016: 61kg tout rond en plein mois de ramadan. J’ai continué à jeûner sans problème.
Ceux qui me connaissent et me suivent depuis longtemps savent à quel point je suis une accro au sport, au manger sain (tant qu’il m’est possible) mais surtout à quel point je voulais devenir maman et ce, peu importe le prix. J’étais prête pour tout : les nausées, les vomissements, les envies loufoques, les kilos,…absolument TOUT.
La grossesse a très bien commencé même si j’étais considérée comme grossesse à risque. Je me sentais parfaitement bien. Tellement bien, que lorsque j’ai vomis pour la première fois j’en ai pleuré de joie ( dingue je sais…), je me disais le bébé est bien là, il est bien accroché! J’ai commencé dès mi-juillet à voir mon poids augmenter de manière anormale. Je savais que j’étais sujette à de la rétention d’eau mais pas à ce point. Je ne comprenais pas. Je m’endormais faisant 63 kilos et je me réveillais en pesant 68 kg ! Bon, je vous avoue que mes premières envies étaient de la raclette et des patates…oui de la raclette en plein été pour le plus grand bonheur de mon mari. Je ne mangeais quasi jamais de pommes de terre avant d’être enceinte. Tous les midi javais besoin de frittes. Tout ça a duré 3 mois.
Lors de mon écho de contrôle du 1er trimestre, j’avais pris 10 kilos ! Oui, 10 kilos en 3 mois. J’en revenais pas. Pourtant lorsqu’on me voyait, personne ne pensait que j’étais enceinte vu que les kilos étaient répartis. Mon ventre commençait déjà à se voir et mon bassin à s’élargir. Mon corps avait déjà sûrement pris « l’habitude » avec les 3 précédentes grossesses. Les complications ont commencées à ce moment là. Des crampes faisaient leur apparition lorsque je conduisais et marchais beaucoup. C’est lors du contrôle du 4ème mois que mon gygy voulait déjà m’arrêter en me disant qu’il fallait que je fasse attention avec mon rythme de travail et que je ne devais pas forcer. Allez expliquer ça à votre boss alors que vous venez de lui annoncer votre grossesse. J’ai continué…Le poids ne s’est pourtant pas stabilisé malgré mon rythme, au contraire. Arrive un matin où je vais travailler. Lors d’un rdv dans le bureau de mon client j’ai commencé à avoir de grosses crampes, des douleurs dans tout le bas du ventre. J’essayais de rien montrer mais mon client avait compris. J’étais à 2h40 de route de chez moi. Les larmes sont montées. J’ai même vu de la pitié et de la peur dans le regard de mon client. Il me dit je vous appelle une ambulance. J’ai refusé. J’ai pris ma voiture et je suis rentrée. Je voyais mon gynécologue le lendemain, je pouvais attendre. Je savais qu’il fallait que je me repose et surtout que je ne devais pas stresser pour un travail. Ce n’est juste qu’un boulot comme dirait mon mari. Contrôle du 5ème mois et là le verdict tombe. Mon gynécologue me dit : « Mme G. c’est votre bébé ou votre boulot mais vous ne pourrez pas faire les deux. Vous avez déjà trop de contractions alors que vous n’êtes qu’à 5 mois ». Il m’a arrêté et m’a demandé de rester alitée toute la semaine car je partais en vacances 9 jours plus tard. Je pesais à ce moment là 81kg … soit 20 kg pris depuis le début.
Les vacances sont arrivées. On a appelé ça notre babymoon avec le mari. Lors du retour, écho du 2ème trimestre et je n’avais rien pris. Les contractions s’étaient bien calmées mais j’étais toujours contrôlée. Il m’a dit de reprendre le sport petit à petit pour me détendre le soir. Ce que j’ai fait en compagnie de mon mari. Rien d’extravagant: du tapis, de l’AMT, travail des adducteurs et un peu les bras avec des poids.
Arrive l’écho du 3ème trimestre… j’avais pris 1 kilos en 3 mois !! l’exploit ! J’étais trop fière ! mais un autre problème à pointé son nez…plus rien ne m’allait. Pour certains cela peut paraître futile mais je ne rentrais plus dans les habits de sport, plus de t-shirt, et mes chaussures n’en parlons plus. La rétention avait repris. Il me restait 2 petits mois. Je priais pour rester à ce poids et au pire prendre 5 kg mais pas plus. Je recommençais à faire attention. Je mangeais moins parce que j’en avais plus envie. J’ai continué à marcher entre 4 et 6 km par jour. A faire du ménage, nettoyer les vitres. Je m’occupais comme je pouvais. Je me sentais lourde, énorme. Mes petits genoux avaient pris cher. Je me dandinais comme je pouvais. Mais j’arrivais à dormir grâce à l’homéopathie. J’avais retrouvé mes nuits dès mon 7ème mois de grossesse.
Arrive le jour présumé du terme : le 2 mars 2017 (elle était prévue pour le 9 mars initialement). Nous nous sommes rendu à la maternité. J’avais subit un décollement le 13 février pour permettre à mon col de mieux s’ouvrir et accélérer les choses. J’étais toujours à 1. Trois semaines que ça n’avait pas bougé. RDV toutes les 48h. On m’avais donné RDV le 8 à 7h pour un déclenchement. Le 8 mars 2017, la journée de la femme. C’était peut être un signe ?
Je devais me rendre à jeun à la maternité. Réveillée à 2h45, j’ai commencé à toucher mon ventre et à parler à ma fille comme je l’ai toujours fait depuis le jour où j’ai su qu’elle était en moi. Je lui ai tout simplement dit : »Lily, stp, cette journée est la tienne, on va se rencontrer dans très peu de temps si Dieu le veut, alors à toi de décider quand tu veux sortir. Ne laisse personne décider pour toi, ni te provoquer. Montres nous que tu es maître de ta sortie ». C’est peut-être bête, mais j’avais la sensation que ça me prouverait que ma fille était capable de décider déjà par elle-même. Je décide d’aller me doucher à 6h. J’étais très sereine. Je n’arrêtais pas de prier dans mon fort intérieur. J’avais fait mes ablutions et je sors de la douche à 6h20. Une sensation bizarre m’envahit. J’avais perdu les eaux. Elle m’avait entendue.
Nous arrivons à la maternité à 7h. On me pèse et là le constat tombe: 98kg. Mon mari en a rit « oh t’es plus lourde que moi! tu vas en avoir du boulot bébé » …euhhh merci !
J’arrive en salle de pré-travail. On me fait tous les examens et on me pose un tampon pour tout déclencher. Cela prendra entre 2h et 8h pour faire effet me dis-t-on. Elle n’avait pas fini de le poser que les douleurs ont commencées. Au fil de la journée elles ont été plus intenses. Début de pose de la péridurale à 16h30. Les contractions étaient intenses et aucun répit entre. « Vous êtes super courageuse ma chérie et très forte, courage on y est presque » me dit la sage-femme (qui a été un amour avec moi en passant). Il met 1h30 à me la poser. La péri prend effet…que d’un côté. Mais je me dis que c’est mieux que rien et je ne me plaints pas. 1h plus tard, plus d’effet du tout, les douleurs sont animales, j’ai l’impression de sentir chaque os de mon corps se briser un à un. Mon mari me regarde avec pitié, impuissant. Une autre anesthésiste arrive. A 19h45 elle me dit on recommence tout. J’étais ouverte à 5. Elle me la pose pendant les contraction car elle ne s’arrêtaient plus. Je continuais à faire mes exercices de respiration. J’étais concentrée et déterminée. Je m’en sors très bien me dit-t-on. Les larmes coulent en silence. La péri prend effet à 22h15. Enfin.
Complètement dilatée à 1h du matin, la sage-femme me dit « je vous laisse votre dernière petite heure avant l’arrivée de bébé pour vous reposer ». Mon cerveau s’emballait. Je pensais déjà m’être préparé à tout : j’avais préparé mon mari, je m’étais préparée à la venue du bébé, j’avais mis en ordre tous mes papiers et prévenu chaque personne concernée si il m’arrivait quelque chose (juste au cas ou…on entend tellement de chose que je ne voulais rien laisser au hasard).
2h du matin on m’installe tranquillement, 10 min de poussées et Elyssa-Noor est arrivée à 2h25, sans pleurer mais en éternuant. J’ai compris à ce moment là qu’elle serait assez forte pour supporter ce qui allait m’arriver ensuite.
Je m’étais préparée à l’accouchement grâce aux cours. Mon mari était là pour la majorité des cours. Je voulais qu’il soit là pour qu’il sache, qu’il comprenne tout ce qu’il pouvait se passer. Pour le préparer lui aussi. J’avais posé des centaines de questions. La dernière que j’ai posé était : et après l’accouchement ? elle m’a simplement répondu : tout rentrera dans l’ordre physiquement et mentalement…
Tellement touchant !! ❤️ J’ai senti tout tes émotion à travers ton textes … garde que le meilleur au final tu as entre tes mains un bijou en bonne santé hamdoulillah qu’Allah vous la preserve 🙏🌷
J’aimeJ’aime
Merci ma belle 💖
C’est vrai que quand je regarde ma fille je ne peux que être fière 😘
J’aimeJ’aime
Hello Farah,
Toutes mes félicitations pour cette naissance et merci pour ce récit détaillé !
J’ai une petite question sur tes precedentes grossesses, au bout de combien de temps as tu subit tes fausses couches ? Est ce que les gynecos ont pu determine les raisons de ces fausse couches successives ?
Norah
J’aimeJ’aime
Merci Norah.
J’ai eu de la chance dans mon malheur si je puis dire. Les fausses couches ont été précoces c’est à dire dans les deux premiers mois de grossesse. Ils n’ont malheureusement pas pu déterminer les causes Mais ils pensaient à mon rythme de vie ou une mal formation. J’avais commencé mes RDV en PMA lorsque je suis tombée enceinte
J’aimeJ’aime
Magnifique farah ton récit, j’ai l’impression de lire un livre. Tu écris super bien. Bisouuuuu 😍😘
J’aimeJ’aime
Merci Soria 💖
J’aimeJ’aime